La sécurité des données – Tout comprendre
Les vols de données, les cyberattaques et les failles de sécurité sont devenus monnaie courante dans l’actualité. Aujourd’hui, il est indéniable que les entreprises doivent impérativement prendre en main la question de la sécurité des données pour protéger leurs informations sensibles et préserver la confiance de leurs clients et partenaires.
Qu'est-ce qu'une donnée informatique ?
Une donnée informatique est une représentation d’une information sous une forme numérique qui peut être lue et traitée par une machine. Ces données couvrent une grande variété de formats et de types, incluant :
- Contenus multimédias : texte, images, vidéos, etc.
- Données personnelles : noms, adresses, numéros de téléphone, adresses email
- Informations contractuelles et financières : contrats, accords de service, informations de contact et de paiement
- Données comptables et fiscales : comptes de résultats, bilans, déclarations fiscales
- Données opérationnelles : informations sur la production, les stocks, les processus internes
En somme, toute information stockée numériquement est une donnée informatique. Bien que leur valeur puisse varier, toutes ces données ont de l’importance, et certaines ont une valeur marchande. Par exemple, une adresse email peut se vendre entre 0,15 € et 0,70 € dans un fichier de prospection, tandis que les informations bancaires valent bien plus sur le marché noir.
Une intrusion dans un système peut se produire très rapidement, mais des mesures de base permettent de réduire fortement les risques de piratage.
Les méthodes de piratage
Malgré l’évolution constante des pratiques de cybersécurité, certaines techniques de piratage bien connues continuent de causer des dommages importants. Voici les principales méthodes de piratage auxquelles les entreprises sont confrontées :
1. Phishing ou hameçonnage
Définition : Le phishing est une technique de fraude permettant aux pirates d’obtenir des informations sensibles en se faisant passer pour un tiers de confiance.
Objectif : Voler des données personnelles telles que des mots de passe, des informations bancaires, etc.
Comment ça fonctionne : Les cybercriminels envoient de faux e-mails, SMS, ou créent des sites web imitant des entreprises fiables. La victime est alors invitée à cliquer sur un lien ou à télécharger un fichier, ce qui l’amène vers une page factice où elle est incitée à saisir ses informations personnelles.
Mesures de protection :
- Ne jamais communiquer d’informations bancaires par email ou téléphone.
- Vérifier les liens en comparant leur adresse avec celle du site officiel (attention aux changements subtils dans l’URL).
- Contacter directement l’organisme concerné si un doute persiste.
- Prévenir la fuite de données en utilisant des mots de passe différents pour chaque site et application.
- Activer l’authentification à deux facteurs si possible.
2. Ransomware ou rançongiciel
Définition : Le ransomware est un logiciel malveillant qui bloque l’accès aux données de l’utilisateur, souvent en les cryptant.
Objectif : Les pirates demandent une rançon en échange de la promesse de restituer l’accès aux données. Cependant, payer la rançon n’assure pas toujours la récupération des fichiers.
Comment ça fonctionne : L’infection peut provenir d’une pièce jointe, d’un lien malveillant dans un email, d’un site compromis ou d’un logiciel non mis à jour contenant des failles. Si l’ordinateur infecté est connecté à un réseau plus vaste, comme un serveur d’entreprise, le pirate peut accéder à l’ensemble des fichiers partagés.
Mesures de protection :
- Mettre à jour les logiciels de manière régulière et systématique.
- N’ouvrir que les pièces jointes et les liens provenant d’expéditeurs connus.
- Vérifier l’origine et la réputation d’un logiciel avant de l’installer.
- Éviter les sites non sécurisés ou illicites.
- Effectuer des sauvegardes régulières.
- Limiter les accès administrateurs et utiliser des mots de passe complexes et uniques.
3. FOVI ou arnaque au faux ordre de virement bancaire
Définition : Le FOVI, ou faux ordre de virement bancaire, est une fraude qui consiste en l’usurpation d’identité au sein d’une entreprise, visant à obtenir un virement vers un compte frauduleux.
Objectif : Détourner les fonds d’une entreprise par des techniques persuasives et l’usurpation d’identité d’un directeur, d’un fournisseur ou d’un employé.
Comment ça fonctionne : Les fraudeurs collectent des informations sur l’entreprise à partir de sources publiques ou en piratant des données internes. Ils contactent ensuite une personne de l’entreprise en se faisant passer pour un dirigeant ou un fournisseur. Utilisant un ton urgent et insistant, ils demandent un virement immédiat, prétextant souvent une opportunité stratégique ou une urgence confidentielle.
Mesures de protection :
- Établir une procédure stricte pour les virements.
- Former les employés aux techniques de fraude.
- Vérifier l’authenticité des demandes : appeler directement l’expéditeur présumé (dirigeant ou partenaire) à l’aide de coordonnées vérifiées pour confirmer la requête.
- Surveiller les comptes bancaires pour détecter et signaler rapidement toute transaction suspecte.
- Mettre en place une double vérification ou une authentification renforcée des virements au niveau bancaire.
4. Autres méthodes de piratage
Certaines attaques peuvent se faire de manière physique :
- Clés USB infectées : les pirates laissent des clés USB contenant des virus dans des lieux publics pour que les victimes les connectent à leur ordinateur.
- Ingénierie sociale : des personnes se font passer pour des techniciens et demandent un accès aux systèmes informatiques.
- Appels téléphoniques frauduleux : usurpation d’identité pour obtenir des informations confidentielles en se faisant passer pour des institutions ou des collègues.
Le facteur humain
Si les outils numériques évoluent, la faille la plus fréquente reste humaine. Une étude a montré que plus de 90 % des cyberattaques trouvent leur origine dans une erreur humaine. Comme nous l’avons vu dans les exemples précédents, les pirates exploitent souvent une même vulnérabilité : le comportement des utilisateurs.
Une entreprise pourra mettre en place les meilleurs dispositifs de protection, elle restera exposée tant que les collaborateurs ne sont pas formés aux bons réflexes. Voici quelques situations types qui illustrent cette réalité :
- Cliquer sur un lien dangereux (phishing, logiciel malveillant, etc.)
- Utiliser un mot de passe faible ou le partager
- Communiquer des informations sensibles à une personne non autorisée
- Négliger les mises à jour des logiciels et systèmes
- Mal gérer les accès ou mal configurer les outils
Comment mieux se protéger au quotidien ?
Ce ne sont pas uniquement les outils techniques qui assurent la sécurité : ce sont les bonnes pratiques d’usage. La meilleure défense reste donc la prévention. Former les équipes à reconnaître les menaces, adopter les bons réflexes, et faire preuve de vigilance permet d’éviter la majorité des attaques.
Voici quelques exemples de situations concrètes, accompagnés de conseils :
- Vérifier les demandes inhabituelles avant d’agir
Exemple : Je suis chargé(e) de la paie dans mon entreprise. Je reçois un email d’une salariée me demandant de modifier son RIB pour le prochain virement de salaire.
Avant toute chose, je vérifie si l’adresse email utilisée est bien celle habituelle. Le ton du message est-il cohérent ? Y a-t-il une pièce jointe suspecte ?
Par précaution, je contacte la salariée via un autre canal (appel téléphonique ou messagerie interne comme Teams).
En quelques secondes, je sécurise la démarche, je vérifie l’information, et j’évite une possible tentative de fraude.
Conseil : Ne communiquez jamais d’informations sensibles sans vérification. En cas de doute, validez la demande par un canal sécurisé et connu.
- Adopter une bonne gestion des mots de passe
Constat : Par facilité, on utilise souvent un mot de passe simple, réutilisé sur plusieurs comptes : une date de naissance, une suite de chiffres, un mot courant…
Pourtant, un mot de passe solide est la première barrière contre les intrusions.
Exemple : Un client m’envoie régulièrement des documents via Google Drive.
Je reçois un email qui semble légitime, je clique. Une page de connexion apparaît, identique à celle de Microsoft. Pressé, je me connecte avec mon compte pro.
Je remarque alors que le document n’a rien à voir avec ce que j’attendais.
Trop tard : j’étais sur une fausse page. Mon identifiant et mon mot de passe viennent d’être récupérés.
Heureusement, mes mots de passe sont différents selon les comptes.
Résultat : les pirates ne peuvent pas utiliser cette information ailleurs.
Conseils :
- Utilisez un mot de passe long, unique, difficile à deviner.
- Changez-les régulièrement.
- Ne les partagez jamais.
- Utilisez un gestionnaire de mots de passe pour simplifier la gestion.
La sécurité, une culture d’entreprise
Former, sensibiliser, responsabiliser.
Ce sont les clés pour réduire efficacement les risques humains. Mettre en place une culture de la sécurité en entreprise, c’est investir dans la prévention pour mieux protéger les données, les personnes et l’activité.
Bien se protéger
Pour protéger efficacement les données, il est essentiel d’appliquer des mesures de sécurité de manière proactive. Voici les pratiques recommandées pour renforcer la protection des données :
- Sécurisation des accès : Utilisez des mots de passe forts, variés et uniques pour chaque compte. Activez l’authentification à deux facteurs lorsque c’est possible.
- Systèmes de sauvegarde : Sauvegardez régulièrement vos documents et données sur des supports différents, tels qu’un cloud sécurisé, un serveur externe ou une autre machine dédiée.
- Chiffrement des données : Pour les informations particulièrement sensibles, appliquez un chiffrement de données. Le chiffrement permet de protéger les données en rendant leur lecture impossible sans une clé de déchiffrement.
- Sensibilisation : La formation et la sensibilisation sont essentielles. Que ce soit en milieu professionnel ou personnel, informer les utilisateurs sur les bonnes pratiques de sécurité permet de limiter les risques et de prévenir des dommages importants.
Les risques
Les conséquences d’un vol de données peuvent être graves, tant au niveau personnel que professionnel.
Risques personnels
Pour un particulier, les vols de données peuvent entraîner :
- Vol d’argent : Utilisation frauduleuse des données bancaires pour des transactions non autorisées.
- Usurpation d’identité : Utilisation de vos informations personnelles pour des activités frauduleuses.
- Fuite de photos ou de documents sensibles : Diffusion de données privées sans consentement.
En cas de piratage, voici les actions à prendre immédiatement :
- Contacter l’organisme concerné pour signaler le piratage.
- Vérifier et mettre à jour les informations de votre compte : Si vous pouvez toujours y accéder, assurez-vous que les informations n’ont pas été modifiées par des tiers.
- Changer les mots de passe compromis sur tous les autres comptes utilisant le même mot de passe.
- Signaler les activités frauduleuses aux autorités et organismes compétents.
- Porter plainte en cas de fraude monétaire ou d’usurpation d’identité.
Pour plus de conseils, visitez le site de cybermalveillance.gouv.fr qui propose un service de diagnostic et d’assistance.
Risques professionnels
Les entreprises doivent également veiller à la sécurité des données qu’elles collectent, en particulier celles concernant leurs clients et collaborateurs. En Europe, la collecte et la gestion des données sont régies par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Ce règlement impose plusieurs règles clés :
- Protection des données des clients et des collaborateurs : Assurer la confidentialité et l’intégrité des informations collectées.
- Confidentialité et sécurité : Garantir la non-divulgation et la protection des données contre le piratage.
- Limitation de la collecte : Ne collecter que les données strictement nécessaires.
- Droits des utilisateurs : Les individus ont des droits d’accès, de modification, de retrait et de suppression de leurs données.
Les entreprises sont garantes de la protection des données et peuvent être tenues responsables en cas de violation du RGPD. En plus des sanctions judiciaires potentielles, une fuite de données peut nuire gravement à l’image de l’entreprise en érodant la confiance de ses clients.
Il est recommandé de faire appel à des experts en cybersécurité et à des professionnels du droit spécialisés dans le RGPD pour assurer la conformité et la sécurité des données.
Article rédigé le 23/07/2025, conformément à la réglementation en vigueur à ce jour.
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